mercredi 27 avril 2011

ISO 26000 : UNE NORME « HORS NORME » ? Vers une conception mondiale de la responsabilité sociétale Sous la direction de Michel CAPRON, Françoise QUAIREL-LANOIZELEE, Marie-France TURCOTTE

ISO 26000 : UNE NORME « HORS NORME » ? Vers une conception mondiale de la responsabilité sociétale


Sous la direction de Michel CAPRON, Françoise QUAIREL-LANOIZELEE, Marie-France TURCOTTE

Edition Economica 2011 223 pages

Cet ouvrage collectif écrit par des universitaires-chercheurs de France, du Québec et de Belgique, n'est pas un guide pratique pour la préparation et la mise en place de la norme ISO 26000 dans les entreprises et les organisations. Comme chaque chapitre a une certaine indépendance à partir d'un sujet commun, il peut y avoir quelques redites. Parfois, on a l'impression qu'il ne s'agit que de variations assez subtiles sur un même thème ou d'angles de vision pris par chacun des (groupes) de co-auteurs légèrement différents.

Ce livre fait cependant mieux comprendre sa genèse, ses particularités et, sous une certaine forme les dessous de la gestion de projets mondiaux.
Parmi ses particularités: ISO et les organismes de normalisation nationaux n'ont pas été comme habituellement les seuls producteurs de la norme. En faisant appel à des comités de parties prenantes dans chaque pays, ISO est devenu plus un architecte qu'un fabricant. En traitant de sujets très vastes, ISO est entré dans certains cas dans la sphère de / voire s'est substitué à d'autres organismes internationaux et/ou de pouvoirs publics.
ISO 26000 est en outre une norme sans certification, ni procédés stricts dans certains domaines (mais pas dans d'autres), donnant des orientations (guidelines) plus que des points de contrôle.
Le livre montre aussi l'ampleur du projet (près de 100 pays, des milliers d'intervenants, une norme épaisse), en même temps que ses compromis: les pays pauvres et les associations, pour des questions de finances, n'ont pas toujours envoyé leur quota de représentants, tandis que d'autres pays, les groupes industriels et les sociétés de conseil faisaient mieux.

Au delà du travail assez titanesque accompli pour aboutir à cette norme, forcément le fruit de compromis, on peut avoir l'impression que le succès et la propagation de cette norme dépendront de ce que certains pays et organisations leaders (exemplarité et émulation) en feront. Une des bases sera plus "solide" que les autres: la dimension "sociale" (du travail) mise en place en collaboration étroite avec l'OIT, même si cette norme n'est cependant pas une norme de l'OIT  (chap 8) 

Chap 1 ISO 26000 : une définition socialement construite de la responsabilité sociale- Corine GENDRON p 17

Chap 2 Légitimité et crédibilité des lignes directrices ISO 26000 – Michel CAPRON p 37

Chap 3 ISO 26000 : vers une démocratisation de la procédure ISO ? - Coline RUWET p 55

Chap 4 ISO 26000, norme politique et cosmopolite – A. CABANIS, J.IGALENS, M.-L. MARTIN p 73

Chap 5 ISO 26000 : derrière le consensus, les traces de représentations multiples - M.-F. TURCOTTE, M. HANQUEZ, M.-C. ALLARD et L. BRES p 91

Chap 6 ISO 26000 : une convention de qualité ou chronique d’une norme « dans les normes » - Françoise QUAIREL-LANOIZELEE p 113

Chap 7 La double dimension procédurale et substantive de l’ISO 26000 – Christian BRODHAG p 131

Chap 8 La norme ISO 26000 sur la responsabilité sociétale des organisations : observations sur une expérience d’inter-normalité – Isabelle DAUGAREILH p 145

Chap 9 ISO 26000, quelle contribution à la qualité sociétale des entreprises dans une économie de marché mondialisée ? – Jean-Pierre CHANTEAU p 163

Chap 10 Sociologie de la norme ISO 26000 : convaincre ou convenir d’une conception partagée de la responsabilité sociétale ? – Marie-Andrée CARON p 181

Chap 11 La norme ISO 26000 : une norme-définition qui a le statut d’un compromis – Bernard BILLAUDOT p 196

Bibliographie des auteurs p 215

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