mercredi 16 février 2011

STRATEGIE OCEAN BLEU Comment créer de nouveaux espaces stratégiques - W. Chan KIM Renée MAUBORGNE

STRATEGIE OCEAN BLEU Comment créer de nouveaux espaces stratégiques


W. Chan KIM, Renée MAUBORGNE 2005 HBS 2010 PEARSON 272 p

Ouvrage utile clair sur la nécessité et l'intérêt pour une entreprise de ne pas se battre frontalement sur un marché déjà très concurrentiel (océan rouge), mais plutôt de créer un territoire où celle-ci sera seule ou avec une grande avance pendant un temps certain (océan bleu).
Au delà de cet objectif stratégique relativement simple, des bons conseils, méthodes, idées et exemples sur la conception de la stratégie et sur comment la mettre en oeuvre.
Bien sûr, avec déjà 2 millions de livres vendus dans le monde depuis 2005, avec en plus un multiple de lecteurs (x 2, x5 ?) la méthode n'est plus vraiment secrète et des concurrents peuvent faire les mêmes analyses et les mêmes conclusion que nous. La limitation de ce risque et la "parade" sont évoqués en quelques pages vers la fin du livre

Préface p 1

Partie 1 La Stratégie Océan Bleu

Chapitre 1 vers la création de nouveaux océans page 7

Un nouvel espace stratégique
La création d’océans bleus : un mouvement continu
La création d’océans bleus : un impératif grandissant
L’importance de l’avancée stratégique
L’innovation-valeur : pierre angulaire de la stratégie Océan Bleu
La formulation et l’exécution d’une stratégie Océan Bleu

Chapitre 2 outils analytiques et dispositifs conceptuels p 29

Le canevas stratégique
La grille des quatre actions
La matrice exclure-atténuer-renforcer-créer
Trois caractéristiques d’une bonne stratégie
La courbe de valeur : question de lecture

Partie 2 La formulation d’une stratégie Océan Bleu

Chapitre 3 Redessiner les frontières entre marchés p 55

Piste N°1 : explorer les solutions alternatives présentes sur le marché
Piste N°2 : explorer les différents groupes stratégiques du secteur
Piste N°3 : explorer la chaine des acheteurs-utilisateurs
Piste N° 4 : explorer les produits et services complémentaires
Piste N° 5 : explorer le contenu fonctionnel ou émotionnel du secteur
Piste N°6 : explorer le temps par projection des grandes tendances
Imaginer de nouveaux espaces stratégiques

Chapitre 4 Donner la priorité aux questions de fond, pas aux chiffres p 97

Priorité aux questions de fond
Elaborer votre canevas stratégique
La visualisation à l’échelle du groupe
Au-delà des limites de la planification stratégique

Chapitre 5 Viser au-delà de la demande existante p 119

Les trois niveaux de non clients
Viser le marché le plus gros possible

Chapitre 6 Bien réussir le séquencement stratégique p 135

Quel est le bon séquencement stratégique ?
Le contrôle de l’utilité
De l’utilité exceptionnelle au prix stratégique
Du prix stratégique au coût cible
De l’ensemble utilité-prix-coût à l’adoption
L’index des idées d’océan bleu

Partie 3 L’exécution d’une stratégie Océan Bleu

Chapitre 7 Vaincre les grands obstacles internes p 169

Le management par le point de bascule : de la théorie à la pratique
Le levier central : les éléments déclencheurs à fort impact
Vaincre l’obstacle cognitif
Sauter l’obstacle des ressources limitées
Surmonter l’obstacle de la motivation
Renverser l’obstacle des luttes de pouvoir internes
Remettre en question les idées reçues

Chapitre 8 Intégrer l’exécution à l’élaboration stratégique p 197

Quand une erreur de méthode gâche tout
La force du management équitable
Les trois principes du management équitable
Deux usines face à l’équité
Pourquoi le management équitable est-il important ?
Théorie de la reconnaissance de la personne et de ses idées
Le management équitable et la stratégie Océan Bleu

Chapitre 9 Conclusion : durabilité et renouvellement des stratégies Océan Bleu p213

Limitations à l’imitation
Quand faut-il remettre l’innovation-valeur à l’ordre du jour ?

ANNEXES
A La création d’océans bleux : aperçu historique p 219
B L’innovation-valeur : la conception reconstructionniste p 241
C La dynamique de marché de l’innovation-valeur p 247

Fin p 272

samedi 12 février 2011

vincent lemire : LA SOIF DE JERUSALEM Essai d'hydrohistoire 1840-1948

J'ai lu quelques dizaines de pages choisies de cet ouvrage fort bien fait. Tout est dit dans l'introduction ci-dessous. Approche historique intéressante à l'heure où tant de grandes villes rencontrent des problèmes pour concevoir et gérer leur système d'alimentation en eau.


Publications de la Sorbonne 212, rue Saint-Jacques, 75005 Paris Tél. : 01 43 25 80 15 Fax : 01 43 54 03 24


VINCENT LEMIRE : LA SOIF DE JÉRUSALEM Essai d’hydrohistoire (1840-1948)

L’histoire urbaine de Jérusalem aux XIXe et XXe siècles, ensevelie sous les mémoires concurrentes, a fini par s’effacer derrière les conflits symboliques et nationalistes.

Pour rompre avec une vision étroitement communautariste et géostratégique de la Ville sainte, pour en faire rejaillir la dimension profane et quotidienne sans perdre de vue l’agencement de ses territoires, de ses monuments, de son relief et de ses citadins, Vincent Lemire a choisi de faire l’histoire de la ville au prisme de la question de l’eau. Perchée à plus de 700 mètres d’altitude, Jérusalem manque cruellement d’eau potable, surtout entre les années 1840, moment du décollage démographique, et l’inauguration en 1936 de la monumentale canalisation de Ras el-Aïn. La « soif de Jérusalem » devient dès lors un enjeu majeur de l’action publique, qu’elle soit portée par les autorités civiles et religieuses de la ville ou par les puissances internationales qui s’en disputent le contrôle.

L’histoire de cette longue quête hydraulique, dominée tour à tour par les archéologues et les philanthropes occidentaux, puis par les autorités impériales ottomanes et les édiles municipaux et enfin par les porte-drapeaux du projet sioniste et du nationalisme palestinien, s’appuie sur l’analyse de sources très diverses et largement inédites : archives de la municipalité ottomane et mandataire de Jérusalem, archives de l’administration des waqf, archives impériales d’Istanbul, archives consulaires et diplomatiques de Londres, Nantes et Paris, archives du mouvement sioniste à Jérusalem, collections privées. Cette étude pionnière montre que la question hydraulique est un passionnant observatoire pour l’histoire urbaine et dessine les contours d’une nouvelle méthode historique, l’hydrohistoire, particulièrement efficace pour comprendre des lieux saturés de sens comme la ville de Jérusalem.

Vincent Lemire, ancien élève de l’École normale supérieure de Fontenay-Saint-Cloud, est maître de conférences en histoire contemporaine à l’université Paris-Est Marne-la-Vallée et membre du laboratoire « Analyse comparée des pouvoirs » (EA 3350). Ses recherches actuelles portent sur Jérusalem et le Proche-Orient contemporain, l’histoire environnementale et la patrimonialisation urbaine.

VIENT DE PARAÎTRE ISBN 978-2-85944-659-8 ISSN 0768-1984

Table des matières
Remerciements 7
Avant-propos de Bertrand Delanoë 11
Préface de Patrick Boucheron 13

Introduction

Une hydrohistoire de la Ville sainte 19
Une ville-sanctuaire, saturée de mémoires 20
Encombrement historiographique et disciplinaire 22
Pour une histoire urbaine de Jérusalem 23
Un essai d’hydrohistoire 25
Le prisme des réseaux techniques 26
Jérusalem au fil de l’eau 27
Trois temps de l’eau, trois paysages documentaires 29

Prologue

Géographie hydraulique, géographie historique 31
De la quête hydraulique à l’enquête topographique : l’historien sur les traces de Charles Wilson 31
Le site de Jérusalem : les points d’eau comme points de repère 35
La situation de Jérusalem : ligne de crête et ligne de partage des eaux 39
Siloé, la source primordiale 47
Le puits de Job : le pluviomètre de Jérusalem 53

Partie I La mémoire de l’eau (1840-1880)

Chapitre 1. Au commencement était la source 59

De l’oubli de Jérusalem à la réinvention des eaux saintes 59
Retrouver Jérusalem : sous les pavés, la Bible 60
La source et le baptistère 61
Croisade toponymique 63
Remonter à la source 65
« Une vallée ne s’efface pas comme une rue » 65
À la recherche de l’eau perdue 66
Le goût des eaux 69
Tourner autour du temple 71
L’eau : outil de datation et d’interprétation 73
L’irréductible énigme des eaux 76
Le canal des origines 80
es bruits de la source 80
Les murs et le bassin 82
Le tunnel de Siloé 86
La découverte de l’inscription de Siloé 89
La fabrication d’une polémique 91
Puzzle biblique, puzzle hydraulique 94
« Jérusalem est née d’une source » 99

Chapitre 2. L’aqueduc de Salomon, entre archéologie biblique et messianisme philanthropique 103

L’aqueduc de Salomon : système technique et système mémoriel 104
Capter l’eau des collines 104
Un lieu de mémoire ambigu 105
L’Hortus à Ortas ? 110
Le sceau de la source 114
Salomon le cyclopéen 117
Fondations, restaurations, bricolages 122
De la réinvention scientifique à la reconquête politique 124
Réparer l’aqueduc, restaurer la mémoire 127
L’histoire, la mémoire et l’oubli 127
Ermete Pierotti : archéologue et ingénieur catholique (1854) 130
De la commémoration à la restauration 133
John Irwine Whitty : ingénieur et philanthrope anglican (1861) 135
Proposed Water Supply and Sewerage for Jerusalem (1863) 138
La fondation de la Jerusalem Water Relief Society (1864) 144
La ruée vers l’eau 148
Charles Wilson : militaire et cartographe (1864) 148
La clé du Haram 150
La fondation du Palestine Exploration Fund (1865) 152
Le « travail de taupe » du lieutenant Warren (1867) 154
Henry Dunant et le « firman doré de l’aqueduc » (1867) 157
Impérialisme, millénarisme et présionisme 160

Chapitre 3. Les citernes et l’eau du ciel 167

La citerne domestique : garde-boire, garde-mémoire 168
Thésaurisation hydraulique 168
Combien d’eau dans les citernes ? 169
Architecture hydraulique et architecture domestique 171
La citerne : conservatoire topographique 173
La citerne : témoin probatoire des temps bibliques 175
Vers une mémoire des pluies : l’élaboration d’une pluviométriede la Ville sainte 181
Célébrer la pluie : la « fête de l’eau » 182
Controverses pluviométriques 184
Vers un consensus pluviométrique 185
Mesures statistiques, émotions populaires 189
Les crises pluviométriques, entre prière et hygiénisme 191
Obsession pluviométrique 191
La « religion des pluies » : une pratique partagée ? 193
« La prière a ouvert le ciel » 194
De la crise pluviométrique à la crise sanitaire : l’hygiène des citernes en question 196
 Les fièvres de Jérusalem 198

Partie II L’administration de l’eau (1860-1910)

Chapitre 4. Le waqf hydraulique de Soliman 203
Le waqf hydraulique de Soliman : du geste fondateurà la gestion continuée 204
Une fondation pieuse : la dédicace des fontaines 204
Un outil d’intendance : la sauvegarde de l’aqueduc 211
Une autorité de contrôle : la garde de l’aqueduc 213
Le partage de l’eau publique : le waqf comme instance d’arbitrage 215
Compétitions hydrauliques 216
Le droit de l’eau 217
Aux marges du Haram 220
Le prix de l’eau 223
Les chantiers de l’aqueduc : processus décisionnelset administration de l’expertise 229
Automne 1863 : concordance des temps, discordance des sources 229
Été 1865 : une mobilisation hydraulique unanime ? 235
Le rapport Buselli : l’expertise catholique au service de Sua Eccellenza 242

Chapitre 5. L’eau, le gouverneur et les consuls (1868-1874) 249

Contre l’ingérence occidentale : la défense de l’aqueduc (1868-1874) 250
Le dossier hydraulique comme enjeu diplomatique 250
Le refus de l’ingérence hydraulique 254
« La résistance passive des autorités locales est facile à comprendre » 257
Contre l’extraterritorialité hydraulique : la bataille des citernes 261
Campanilisme hydraulique 262
La citerne des Dames de Sion : source, résurgence ou simple réservoir ? 266
Le rapport de l’abbé Richard : la baguette de sourcier de Kiamil Pacha 272
Notre-Dame de Sion : une citerne en état de siège 277
 Reconquête hydraulique : la porte, la pompe et l’escalier 278
Surenchère institutionnelle : de la querelle de voisinage à l’affaire d’État 284
Le mur du compromis : essai d’interprétation 287

Chapitre 6. L’eau municipale (1890-1905) 291

L’émergence d’une politique hydraulique municipale 292
Une ville nouvelle, des besoins accrus 293
Un nouvel acteur : la municipalité 298
La lente municipalisation du dossier hydraulique 303
Georges Franghia, ingénieur municipal 306
L’eau désenchantée 307
De l’aqueduc restauré au réseau modernisé 313
L’aqueduc municipal : un aqueduc virtuel 316
La municipalité face à la crise : le moment 1901 326
Youssouf Diya’ al-Khalidi, le maire hydraulicien 327
Le don du sultan 339
De l’eau sur les rails 341
Communauté citadine, communauté hydraulique 345

Partie III La guerre de l’eau (1900-1940)

Chapitre 7. L’enjeu sioniste au coeur des nouvelles concurrences hydropolitiques (1908-1914) 357

L’opinion publique, nouvel acteur de la question hydraulique 359
L’inquiétude d’Ahmed Reshid Pacha (1904) 360
Isaac Lévy : banquier, journaliste, sioniste (1908) 364
Sionisme hydraulique et/ou mobilisation citadine ? 369
Concurrences hydropolitiques, controverses techniqueset débat social 376
L’intuition hydropolitique du consul Georges Gueyraud (1908) 377
Le débat fiscal : les peaux pour les eaux (1909) 384
La controverse technique : Aïn Arroub ou Aïn Farah ? 389
« Buveurs d’eau » contre « mangeurs de viande » : sous les communautés, les classes ? 395
Le mouvement sioniste à la conquête de l’eau et du réseau électrique 404
Sionisme pratique, sionisme hydraulique 404
La surenchère électrique de l’ingénieur Meyers (1910) 407
L’exacerbation des enjeux 415
J.H. Kann et David Wolffsohn convertis au sionisme hydraulique 421
Euripide Mavrommatis, concessionnaire in extremis 430

Chapitre 8. La mission hydraulique du général Allenby (1917-1922) 441

L’eau militarisée : de la conquête militaire à la quête hydraulique 442
Une urgence opérationnelle 444
Une exigence politique 449
Le général Allenby dans les pas du capitaine Wilson 451
Une spectaculaire performance technique et politique 455
Le fantôme de Georges Franghia 455
Les trompettes de la renommée 460
Légende dorée, légende noire 466
Les lendemains qui déchantent : de l’euphorie au dégrisement 470
Les illusions perdues 470
Les citernes, encore et toujours 472
Premières fractures hydrauliques : un réseau militarisé et occidentalisé 475

Chapitre 9. Les nationalistes palestiniens, nouveaux acteurs de la question hydraulique (1922-1936) 479

L’eau communautarisée et judiciarisée : le mandat face à ses contradictions (1922-1925) 483
La polarisation communautaire du Water Supply Department 484
Validité juridique et viabilité économique de la concession Mavrommatis 487
Pinhas Rutenberg à l’assaut du marché hydroélectrique 490
Le tribunal de La Haye, arbitre de la politique industrielle du mandat 494
’affaire d’Ortas : l’éveil d’une conscience hydropolitique palestinienne (1925) 499
La conscience nationale, la terre et l’eau 499
La crise hydraulique de 1925 : une sécheresse historique 503
Le détournement des eaux d’Ortas : réquisition ou spoliation ? 508
La protestation de l’exécutif arabe : un argumentaire juridique et politique 514
Le décret d’Ortas est-il « discriminatoire » ? 523
L’adduction de Ras el-Aïn : entre réussite technique et naufrage politique (1926-1936) 526
Bricolage, optimisation, temporisation (1926-1930) 527
Un réseau de distribution judaïsé : le repos du shabbat 535
Des blocages structurels, une crise prévisible (1931-1933) 540
Andrew Koch sous pression, entre le maire et le waterless 545
Ras el-Aïn : de l’eau des collines à l’eau de la plaine (1936) 551

Épilogue. La guerre de l’eau a bien eu lieu (1936-1948) 559

Conclusion Le temps qu’il fait, le temps qui passe : un siècle d’hydrohistoire 571

Annexes 575
Sources manuscrites 599
Sources imprimées 609
Bibliographie 623
Index des personnes et des institutions 647
Index des lieux 653